Est-il possible de devenir surhumain en changeant l'ADN.

En novembre de cette année, un chercheur de l'Université scientifique et technique du Sud (la Chine), He Jiankui, a déclaré que grâce à l'intervention dans le génome humain, des jumeaux immunisés contre le virus du VIH avaient vu le jour.  Les filles génétiquement modifiées en premier dans le monde ont été appelées comme Lulu et Nana. Elles étaient absolument en bonne santé et se sentaient bien.

Cette déclaration a suscité des réactions mitigées dans la communauté mondiale. Est-ce que les prédictions des écrivains de science-fiction commencent à se réaliser et nous sommes au seuil de l'émergence de la race «superhommes»? Mais ce ne sont ces écrivains à qui de telles prédictions sont dues. Le physicien-théoricien célèbre Stephen Hawking dans son livre «Les réponses brèves aux grandes questions» écrivait également sur la menace pour la civilisation et l'humanité en général, qui est causée par l'intervention dans la structure de l'ADN des personnes possédant des supercapacités. Essayons de comprendre à quel point il est dangereux d'interférer dans le génome humain et quelles conséquences ceci a-t-il.

Un peu d'histoire

Les gens ont interféré pour la première fois dans le gène d'un autre organisme il y a environ 14 000 ans. La domestication des animaux et la culture des plantes, en fait, sont considérées comme la modification génétique la plus ancienne et traditionnelle. Cela était fait par voie naturelle pendant de nombreux siècles — les animaux et les plantes avec les spécifications requises étaient sélectionnés, élevés et cultivés, ils acquéraient d'autres propriétés et qualités. Ainsi, par exemple, un loup apprivoisé est devenu un chien, et une carotte violette est devenue orange.

La bactérie Escherichia coli, plus connue de la communauté internationale comme le bacille intestinal, est un premier organisme ayant subi des changements génétiques avancés. C'est arrivé en 1973. Le célèbre biochimiste américain Stanley Cohen a introduit un matériel génétique étranger dans la structure de l'ADN de la bactérie E.Coli par la méthode du clonage moléculaire.

Comment cela se passe?

La base de n'importe quelle entité biologique sur la Terre sont les quatre lettres ci-dessous: A, T, C, G. Elles servent à désigner les nucléotides qui composent la macromolécule de l'acide désoxyribonucléique. Les tâches  principales de l'ADN sont de stocker le programme génétique, de le transmettre en héritage à la prochaine génération et de mettre en œuvre ses propres informations génétiques. Ces informations sont contenues dans l'ADN sous la forme d'un code génétique dans lequel trois nucléotides (le triplet) sont successivement disposés. Le code génétique est un ensemble de règles selon lesquelles les triplets sont transmis à la séquence d'acides aminés. Le codon est une unité de code génétique.

Les chercheurs s'efforcent de «pirater» le code génétique depuis longtemps. À ce jour, il y a des trois méthodes les plus applicables d'un tel «piratage»: ZFN, TALEN et CRISPR. L'abréviation signifie les protéines impliquées dans les processus. CRISPR est l'abréviation la plus avancée à ce jour. Pour comprendre comment sont adoptées les modifications dans le code génétique à l'aide de la technique CRISPR, vous devez imaginer une sorte d'éditeur biologique, qui a deux outils. L'un vous permet de couper des sections du code et de les remplacer par d'autres, et l'autre indique clairement au premier à quel endroit il faut couper et coller. C’est en utilisant la méthode CRISPR/Cas9 que les généticiens ont modifié le gène CCR5 chez les filles jumelles chinoises. La méthode n'est encore perfectionnée, mais nous pouvons constater qu'à ce jour, elle est considérée comme la plus efficace.